Hier matin à Bercy, la secrétaire d’Etat Axelle Lemaire et les acteurs majeurs du milieu du jeu vidéo ont annoncé la création de l’association France-eSport. Depuis la remise du rapport parlementaire sur l’eSport, c’est la première mesure majeure mise en place, avec la création d’une entité capable de prendre les décisions nécessaires.
Composée des acteurs majeurs du paysage vidéo-ludique français parmi lesquels Matthieu DALLON (Oxent, ESWC, Toornament), Samy OUERFELLY (Turtle Entertainment, ESL), Stéphan EUTHINE (LDLC), Emmanuel MARTIN (SELL(1)), Julien VILLEDIEU (SNJV(2))Rémy CHANSON (Webedia, Jeuxvideo.com, Millenium, IGN) ou encore les représentants d’O’Gaming, de la Lyon eSport, de la Dreamhack et de la Gamers Assembly, l’association France-eSport aura la mission de représenter les intérêts communs des agents économiques, professionnels ou amateurs, du secteur des sports électroniques, ainsi que de développer, promouvoir, encadrer la pratique des sports électroniques dans un esprit d’équité et d’épanouissement humain, s’inscrivant dans les valeurs et les principaux fondamentaux de l’Olympisme. Cette association aura donc la lourde tâche de décision sur les sujets importants en accord avec les éditeurs de jeux vidéo qui font aussi partie de l’aventure.
L’ambition est claire selon Matthieu DALLON, président de l’association:
On rassemble des acteurs concurrents pour la première fois sous une même bannière […] L’ambition est de créer une véritable fédération en neuf mois regroupant les clubs, les joueurs, les organisateurs de tournois amateurs, les médias ainsi que les créateurs et éditeurs de jeux
Lancement de l’Association France E-Sport à @_Bercy_ . Une communauté enfin fédérée! #ÇaVaVite pic.twitter.com/YyMZbITm9o
— Axelle Lemaire (@axellelemaire) 27 avril 2016
Ce qui va changer:
Un cadre juridique:
Le but premier de l’association, centrée sur la compétition de jeux vidéo permet dans un premier temps de mettre en place là où un vide juridique existe d’un cadre précis permettant le développement du secteur. Toutes les compétitions de jeux vidéo étaient jusqu’à présent considérées comme illicites avant la loi numérique adoptée le 26 janvier 2016, mais leur organisation souffraient d’un manque de clarté. Cette organisation permettra donc de rassembler les forces vives et de permettre une sécurité à tous les organisateurs de compétitions vidéo-ludiques
Un statut pour les joueurs pros:
Les joueurs professionnels en France pour être payés de leur prestations devaient jusqu’à maintenant passer par des chemins détournées. Nombreux sont les joueurs professionnels auto-entrepreneurs afin de vivre de leur profession, mais pour le développement d’équipe il était difficile de mettre en place un vrai travail de fond. Le gouvernement a donc crée un CDD spécial de 1 à 5 ans maximum. Le contrat ne sera pas soumis à convention collective, mais figurera sur le contrat de travail “l’intitulé des conventions ou accords collectifs applicables “. Ce CDD sera maintenant soumis à un cadre spécifique au jeu vidéo.
Ne pas trop encadrer:
Selon Emmanuel MARTIN, délégué général du syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), il paraît nécessaire de ne pas s’attarder sur l’encadrement de détails tant le jeu vidéo évolue vite. Il est inutiles de mettre en place des règles qui dans peu de temps seront dépassées et contraignantes pour le domaine. De même il ne faut pas entraver le système économique de cette nouvelle discipline qui reste pour le moment modeste
C’est encore un petit marché quand on le compare au marché du jeu vidéo, avec près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, mais on voit que ça bouge beaucoup et surtout cela a un impact médiatique extrêmement fort auprès des jeunes. Ça représente des millions de vues sur les plateformes comme YouTube
Encore frêle, ce marché pourrait représenter potentiellement des dizaines de milliers d’euros dans un futur proche.
Pour en savoir plus sur le but et le fonctionnement de cette association, retrouvez l’interview de son président, Matthieu DALLON
(1)SELL: Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs
(2)SNJV: Syndicat national du jeu vidéo